Hermaphrodite est né des amours d’Hermès, messager des dieux, et d’Aphrodite, déesse de la beauté. Il nait en tant que garçon et son nom est l’union de ceux de ses deux parents et il hérite à sa naissance, de la beauté de ses parents. Un jour qu’il se baigne dans le lac de Carie habité par la naïade Salmacis, celle-ci s’éprend du bel adolescent, bien qu’il repoussa les avances de la nymphe.

« Bel enfant, lui dit-elle, croirai-je que tu sois un mortel ? es-tu dieu ? Si tu l’es, je vois sans doute l’Amour, ou, si c’est à une mortelle que tu dois le jour, ah ! combien heureuse est ta mère ! combien heureux ton frère et ta sœur, si tu as une sœur ! heureuse encore la nourrice qui t’a donné son sein ! mais heureuse surtout, et mille fois heureuse celle que l’hymen a rendu ta compagne, ou celle que tu trouveras digne de ce bonheur ! Si ton choix est déjà fait, permets du moins qu’un doux larcin soit le prix de ma flamme; et si ta main peut encore se donner, oh ! que je sois ton épouse, et comble tous mes vœux ! » (Métamorphoses IV, 310)

Même si Hermaphrodite avait repoussé toute les avances de Salmacis, elle profita d’une baignade d’Hermaphrodite dans sa source, pour l’entraîner au fond de l’eau, et, supplia les dieux de ne pas les séparer, et son vœu fut exaucé. Ils furent ainsi unis dans un même corps, à la fois homme et femme. La nymphe obtint aussi que tout jeune homme se baignant dans sa source, subisse la même transformation. Hermaphrodite obtint lui aussi que sa prière fut exaucée: les hommes qui se baignaient dans ces eaux perdaient leur virilité et leur vigueur masculine.

« Divinités dont je porte le nom, vous, auteurs de mes jours, accordez-moi la grâce que j’implore ! que tous ceux qui viendront après moi se baigner dans ces eaux y perdent la moitié de leur sexe ! » (Métamorphoses IV, 310)

De ce mythe est venu le type figuré de l’hermaphrodite, qui a été surtout populaire dans le monde hellénistique et à Rome, et qui paraît avoir été fixé pour la plastique par le sculpteur grec Polyclès d’Athènes. De la célèbre statue grecque de Polyclès nous avons sans doute plusieurs répliques dans les musées : l‘Hermaphrodite Borghèse du Louvre; l’Hermaphrodite Ludovisi au musée de Florence; deux autres à Rome etc.



L’œuvre doit être regardée des deux côtés. De dos, Hermaphrodite, la tête appuyée sur ses bras, montre un corps aux courbes extrêmement féminines, de même qu’un visage aux traits très fins et à une chevelure bouclée. De face, il expose clairement les attributs de sa partie masculine.

Le thème a été repris par de nombreux artistes qui ont d’ailleurs varié ce type à l’infini, sur les pierres gravées, sur les terres cuites, sur certaines peintures et même des sculptures en bronze qui rappellerait d’ailleurs la sculpture grecque de Polyclès.

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